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lundi 3 décembre 2012

Encore un matin

6h45.
Le réveil s'allume doucement en se prenant pour un soleil qui se lève, et émet des chants d'oiseau dont le cynisme ne m'échappe pas. En effet il fait noir comme dans un cul, et les vrais oiseaux pioncent. Eux n'ont pas une collégienne à réveiller et à nourrir, moi si.

Stratégie du matin (au cordeau, l'ordre et le minutage sont très très importants): Allumer la lampe de chevet. Se lever. Éviter le chat affamé qui commence sa campagne "un croc-en-jambe contre une barquette de pâtée." Allumer très vite et sans regarder le couloir-la cuisine (ne pas regarder surtout ne pas regarder)-le salon. Aller faire pipi, mettre un t-shirt.

6h48.
C'est le pire moment. Il faut aller dans la cuisine avant que le chat ne fasse un malaise, et surtout parce qu'il faut préparer le bol de chocolat de la collégienne susmentionnée et roupillante.
Or, c'est vers potron-minet (ou entre chien et loup, en tout cas à l'un de ces moments que l'on a appris en cours de français au collège, j'ai aussi at the crack of dawn pour ceux qui aiment bien les langues étrangères ailleurs que dans leur bouche) que la cuisine devient vraiment intéressante en termes de vie parallèle.

Deux possibilités: ils sont repartis se coucher, ou ils sont toujours là.

S'ils sont repartis se coucher, alors j'évite le hurlement hystérique/la tachycardie/d'invoquer en vain le nom du seigneur/les grosses larmes qui coulent à l'intérieur des joues (sisi)/les chaînes de gros mots que m'a appris mon père (beaucoup plus sympa que les chaînes de lettres ou de mails avec des ptites leucémiques A négatif qui attendent ton sang pour pas mourir (comment ils savent que je suis A négatif? Bordel?), comme nomdedieudeputaindebordeldemerde (oui, en un seul mot)). S'ils sont repartis se coucher, donc, je n'évite quand même pas d'entrer dans la cuisine comme une squaw en légère surcharge pondérale avec la grâce de la bisonne, petit pas à petit pas, petit coup d'oeil par petit coup d'oeil...

La technique, c'est de regarder d'abord par terre au milieu du lino. Comme ça si yen a sur les côtés qui n'ont pas fini de décaniller, ils ont encore une chance. Et moi j'ai encore une chance de ne pas les voir. Et petit à petit, d'agrandir le champ de vision par à coups: à droite, à gauche, à droite, pour remonter vers le lieu du crime: l'évier. Là si yen a pas, c'est bon, je peux m'avancer vers le milieu de la cuisine et me saisir du bol, du chocolat, non sans avoir allumé la radio des fois qu'ils auraient envie d'écouter France Inter eux aussi. Ils sont repartis mais je sais très bien qu'ils sont là, qu'ils me regardent. Qu'ils m'écoutent. C'est pour ça que je leur parle d'ailleurs. (Oui je parle à mes cafards, est-ce vraiment plus névrosé que de murmurer à l'oreille des loups ou de danser avec les chevaux?)

S'ils sont encore là, la technique c'est un délicat enchaînement de hurlement bref et mourant, juron, larme intérieure, début de crise cardiaque (et puis je me rappelle que je suis excessivement jeune et dépourvue de la moindre trace de choléstérol alors j'arrête) et c'est là que je cherche l'OBJET.

On ne peut pas tuer un cafard avec n'importe quoi.

(L'autre soir j'ai essayé avec ma main (et un sac plastique). J'ai tué ma main).

Déjà tout objet rigide est à proscrire: par une loi physique mystérieuse et absolument partiale à l'endroit des cafards, tout objet rigide atterrissant sur leur carapace laissera forcément un angle mort, même si c'est pile au milieu et qu'il était drôlement plat, l'objet, permettant à la bête de prendre ses pattes à son non-cou et de se tirer à toute vitesse de sous la casserole/cafetière/grille-pain/assiette (grave erreur, l'assiette)(surtout avec des restes de sauce, ça en colle partout, ça attire les cafards, hé oui)/table de cuisine (j'en ai pas, c'est trop ptit chez moi) et après on se retrouve à taper furieusement partout par terre c'est totalement contre-productif, on ne le chope ja-mais, on se fait mal, on réveille tout l'immeuble, on maudit sa mère et la grognasse de Paris Habitat qui veut pas désinsectiser, bref, on se garantit un réveil en beauté et une journée radieuse.

Non ce qu'il faut c'est un objet à la fois dur et souple, efficace et qui ne pardonne pas.(Ca fait rêver, hein?)

Un tapette c'est idéal évidemment, un livre c'est bien aussi. Seulement la tapette de la maison (zavez vu, je fais même pas de jeu de mots graveleux?) ayant été subtilisée par les mômes (pour?), il me reste les livres de cuisine, qui sont évidemment de l'autre côté du barrage de cafards du matin, bref j'ai rien et je tourne en rond sur moi-même en vociférant, voire pire, je le regarde, il me regarde, je le regarde, il me regarde, il se barre, je hurle.

(Parfois il se barre dans un endroit qui n'existe pas. Genre le mur. Il rentre dans le mur. Ce qui permet de faire de beaux rêves la nuit suivante, à l'idée des parpaings grouillant de cafards qui permettent à notre HLM de tenir debout. Et de me demander toute la journée s'il est encore là. Si ça se trouve d'ailleurs les parpaings ils sont en cafard en fait. Ca expliquerait pas mal de trucs).

Ce matin-là javais eu de la chance, c'était l'option numéro un: 6h48, personne. Notez j'avais payé la veille puisque j'en avais zigouillé un kamikaze qui n'avait pas attendu que je me couche pour tenter la traversée gamelle du chat-frigo en solitaire. J'ai chopé un sac plastique qui trainait et dans un réflexe que j'ai ô combien regretté je l'ai massacré à la main, tapant dessus en hurlant à mesure que je sentais son corps s'aplatir sous ma paume qui avait envie de vomir (oui je vomis des mains des fois). J'étais dans une telle rage que je l'ai achevé avec le gros livre de cuisine de Jamie Oliver (que je vous recommande au passage, pas seulement parce qu'il est efficace contre les cafards), et que quand j'ai voulu ramasser les morceaux il avait considérablement gagné en surface et en platitude (moi j'avais perdu approximativement six mois d'espérance de vie, je dirais).

Donc j'ouvre le lave-vaisselle pour prendre un bol.

C'était leur planque.


Des millions de cafards se sont mis à grouiller en tous sens en vrombissant de leurs menaçantes antennes trois cafards se sont mis à courir. Un sous le lave-vaisselle. Un sur la tranche de la porte du lave-vaisselle. Et un je sais plus où tant la douleur m'égare.

J'ai hurlé. J'ai rejeté la porte de la machine de toutes mes forces et j'ai fait un bond qui ferait rougir Newton et sa pauvre loi de la gravité. Là les mômes réveillés par mon beuglement sont arrivés en courant: maman maman qu'est-ce que t'as, qu'est-ce qu'y se passe???? C'est rien, ya un cafard leur répondis-je, mère courage toute en abnégation, le cheveux en pétard et l'œil torve.
Ah, ont-ils répondu, avant de repartir, blasés.

Je décidai alors de préparer le petit déjeuner en regardant le plafond, et de ne reposer les yeux sur le lino qu'une fois le jour bien arrimé.

A midi, j'entrai dans la cuisine. A terre, un cadavre retourné attendait la sépulture. J'avais refermé le lave-vaisselle avec tant de force que le choc l'avait tué.

Le soir, je me dis que je ne pouvais le laisser là. Armée d'une feuille de papier, je m'approchai du répugnant macchabée. J'avais décidé de commencer une collection et de le garder dans un pot, pour l'envoyer ensuite par la poste, avec des copains à lui, aux gens qui s'en foutent que chez moi ce soit un repaire de bestioles.

J'ai glissé la feuille sous le cadavre du matin et de mon innocence (non ça c'est n'importe quoi mais j'aime bien faire du style des fois). J'ai soulevé la feuille pour le faire glisser dans le pot.

Et là, il s'est mis à bouger les pattes.

Vite, vite, je l'ai mis dans le pot, vite j'ai vissé le couvercle en vomissant des mains.

Le lendemain matin, aux toilettes, j'ai eu la joie d'en croiser un autre, un bien gros, qui a attendu sagement que j'aille chercher un flacon d'insecticide et que je le spraye pendant de loooongues secondes asphyxiantes (pour tout le monde). Il est mort dans d'atroces souffrances et contre la poubelle. Chouette, ricanai-je, secouée d'un spasme de glauquitude, je vais l'envoyer rejoindre son copain dans le flacon, ça va aller vite ma collec'.

Je l'ai quand même laissé mariner toute une journée dans sa flaque d'insecticide pour être sûre. Le soir il y était toujours. Je suis allée chercher le flacon du mort.

Quand j'ai dévissé le bocal pour y glisser le nouveau copain, le mort de la veille s'est mis à remuer les antennes.

 J'ai pas pu. J'ai refermé le bocal et jeté le cafard vaporisé dans les chiottes (j'ai pas vu qu'il était pas parti tout de suite, du coup je lui ai fait pipi dessus un peu plus tard, ajoutant l'outrage au meurtre, je suis comme ça).

J'ose plus regarder le mort qui reste dans le bocal. J'ai peur de le voir rigoler.



PS: c'est mon 100e post. C'est gentil d'être encore là.





samedi 3 novembre 2012

Animal rit

"Un matin que je partais disperser mon passé (non, un bout de mon passé, faut pas rêver hein) aux quatre vents d'un volcan en colère, alors que la voisine raciste dormait, que la mère célibataire polonaise ne criait pas encore, que la voisine aigrie n'avait encore aucun enfant en trottinette à se mettre sous la hargne, que la Mamie à chien ne squattait pas encore l'ascenseur avec son cabot aussi tremblant et fou de solitude qu'elle, que les voisins en "amicale" (oxymore en un mot, les membres de cette association étant tout sauf amicaux avec quiconque) n'avaient pas encore pris leur plume pour se plaindre auprès du bailleur que les chats du gardiens évoluaient en toute liberté dans la cour tels des animaux sauvages et furieux voire pleins de maladies, que le bailleur n'avait pas encore fait afficher par le gardien lui-même, au pilori de la honte, un avis de ranger ses propres chats, telles les confessions publiques avec panneau autour du cou des meilleures années du Grand Bond en Avant, que les voisins du dessus ne réveillaient pas encore tout l'étage en se hurlant des bengladaiseries à la tronche, que mes cafards faisaient encore la teuf dans la cuisine, que Ginette n'avait pas encore alpagué un passant pour l'envoyer acheter ses sèches et se mettre à pleurer qu'elle aimait bien sa ptite maman qu'était morte maintenant, que les mômes du 2e n'étaient pas encore sortis au Lidl faire à trois (3 ans, 5 ans, 7 ans) les courses pour les parents que personne n'a jamais vu sortir de chez eux, que le gros Monsieur qui sent pas bon n'était pas parti faire sa balade en poussant le fauteuil roulant vide qui lui sert de déambulateur (ou peut-être croit-il promener un être aimé disparu ou enfui), j'ai croisé une souris dans le hall. Elle courait très très vite, elle avait l'air très très en retard, elle a peut-être même regardé sa montre et elle était peut-être en gants blancs, je sais pas, j'étais dans le gaz, il était tôt, je voulais pas rater mon avion."

Extrait de "Alice au pays des HLM," éditions J'ai Bu.

dimanche 8 avril 2012

Sous-texte

Devinette: de celui qui se glissa dans ma boîte aux lettres ou de celui qui fut scotché sur ma porte, sauras-tu reconnaître le vrai poisson d'avril?






Je n'ai pas eu la chance de voir la queue d'un technicien.

"Euro service décline toute responsabilité pour l'entretien des appareils inaccessibles (...) dans les appartements dont l'accès lui a été rendu impossible par la présence d’enfants en bas âge ou d’animaux pouvant présenter un danger pour nos techniciens"

C'est quoi ces manières de souligner mes enfants en bas âge et mes animaux?

En terme d'enfants en bas âge, oui, c'est vrai, Gavroche approche les huit ans et demi, il fait lui-même ses piqûres quotidiennes maintenant et armé d'un stylo injecteur il peut s'avérer assez redoutable. Et je mets au défi n'importe quel technicien spécialiste des mécanismes de chasse d'eau de lui faire réciter sa table de sept sans se faire hara-kiri. Il ne mord pas, mais il est capable de parler non-stop pendant sept heures, et faire décéder le tympan le plus aguerri aux bruits de robinetterie. Donc c'est peut-être lui qui a empêché un quelconque technicien d'approcher la sonnette.

Ou alors ce sont mes animaux. Le Chat, qui pèse un demi-Gavroche et se déplace à l'allure d'une limace neurasthénique, et qui sert d'oreiller à toute la famille sans bouger une moustache. L'iguane de l'ascenseur, dont les mannes hantent les couloirs et les cages d'escalier.
Ou mes cafards? C'est vrai que les deux derniers que j'ai exterminés avaient l'oeil mauvais.

Bref. Dans les cages à poules, on élève des enfants méchants.

Moi j'aurais ajouté "vos vieux" aussi, parce que le venin raciste de certains présente un réel danger pour tout ce qui passe.







mardi 14 février 2012

Pas là

Parfois je vais sur mon blog voir si quelqu'un l'a mis à jour pendant mon absence.

Ca marche jamais.

Il est aussi mal entretenu qu'un ascenseur de Paris Habitat.

(Si ça c'est pas du raccrochage aux branches thématiques alors je veux bien bouffer de l'iguane).

Comme j'ai pas le temps je vous raconte pas que les cafards ont muté, probablement nourris par les gros bouts de peintures qui tombent du mur du salon, ni que l'autre jour yavait des jouets de bébé partout dans la cour, éparpillés (j'ai cherché le bébé qui allait avec mais visiblement les rats étaient passés avant moi, j'ai retrouvé qu'un os), ni que la peinture qui tombe du mur de la cuisine ressemble à un profil de statue d'île de Pâques (il essaie de me dire quelque chose, mais quoi? Si c'est "tire-toi", c'est bien vu mon pote mais va falloir être un tantinet plus réactif), ni que la dame du fond du couloir a affiché dans l'ascenseur un petit mot où yavait marqué "Un crachat et un mouchoir. Où est l'hygiène?"

J'ai bien trouvé le crachat et le mouchoir, mais j'ai pas du tout trouvé l'hygiène.

Si vous la retrouvez, vous, merci de la rapporter au Hall 5, 4e étage, gauche au fond. Merci pour la voisine. Qui commence à sentir.

samedi 29 octobre 2011

Tout le monde descend

Allons bon, il paraît que les ascenseurs choient chez mon bailleur social.

Alors ça, ça m'étonne.

Paris Habitat a cru bon de nous rassurer en affichant un mot dans le hall pour nous dire que c'était pas sa faute et que ça allait pas se passer comme ça.

N'empêche j'ai vu un nombre de locataires ma foi fort supérieur à l'ordinaire emprunter l'escalier aujourd'hui...si ça se trouve c'est un complot du ministère de la santé (Pour votre santé, bougez plus! formidable slogan radiophonique qui fait rêver les auditeurs tétraplégiques de France Inter).

(J'ai pas de chute. Du coup chuis dispensée).


samedi 8 octobre 2011

Sisi, la taille, ça compte.

Gavroche est tout petit, mais il est gentil.

(Ce qui doit rappeler quelque chose à quiconque a engendré dans les dix dernières années.)
(Ou qui a lu les Misérables, d'ailleurs.)

Gavroche est bô (très, et je dis ça parce que c'est mon fils, oui), et il n'a même pas peur de transgresser les interdits les plus violents:


Comme Gavroche est tout ptit pour une raison totalement identifiée, c'est-à-dire que la vie est une SALOPE et qu'elle a choisi MON fils pour jouer à Blanche neige et les sept nains (j'ai arrêté les enfants après lui au cas où j'aurais engendré les six autres), je dois lui faire une piqûre tous les jours (dans le cul!) pour l'aider à grapiller les centimètres que sa branleuse d'hypophyse lui refuse. Ce qui au niveau freudien, vous en conviendrez, lui réserve de beaux jours, pas la peine d'avoir tenu le crachoir à Sigmund pour s'en douter.

Alors quand j'ouvrirai un blog pour suicidaires je vous raconterai (pour ceux qui ont la chance de ne pas connaître, car hélas...) la folle ambiance d'un hôpital public (comprendre: fauché) pour enfants, la nuit, quand il n'y a pas assez de lits, pas assez d'infirmières, pas assez de médecins, pas assez d'argent, et qu'on tombe sur une connasse qui sait pas poser les cathéters, et que le téléphone hurle des heures dans le couloir sans que personne d'autre ne réponde, vu qu'ya pas assez d'infirmières, que votre enfant qui pleure, qui pleure, qui pleure, parce qu'il a mal (une salope je vous dis, la nature).

(Message subliminal: votez à gauche).

Mais c'est pas le sujet.(Ouf).

Gavroche a aussi de gros soucis à l'école. Les apprentissages, une fois sortis de la bouche de la maîtresse, semblent soudain changer de langue et se transformer en un sabir sino-ouzbeque au moment de rencontrer son cortex. Alors fatalement, pour rattraper les autres qui eux, pour une raison mystérieuse, ont tout eu en français, il rame (et il a des ptits bras, Gavroche, faut pas se fier à la tonne de muscles étalée sur la photo).

J'en viens donc à ce bonheur qu'est, au quotidien, le fait d'aller à l'école pour Gavroche, qui sait qu'il se prépare une journée à pas comprendre, suivie d'une soirée à faire péter les plombs à sa mère, ponctuée au milieu par la cantine (où c'est pas bon, entends-je de source sûre). Heureusement qu'il y a les récrés et les copains, les toupies et les billes, mais ça pèse pas lourd (ça pèse autant que lui quoi).

Et ben en plus je le force à y aller à pinces à l'école, et c'est à la louche à 1,5km de chez nous, ce qui n'est pas trop-trop sauf que quand on a des pinceaux de lilliput et qu'on est motivé comme pour aller se faire arracher une dent, ça peut être douloureux parfois.

Et là comme ça commence à lui courir sérieusement sur le haricot toutes ces bornes, à Gavroche, il me le dit, et moi je crois que je vais lui faire écrire lui-même la lettre à Paris Habitat pour les motiver à nous bouger plus près de l'école. Ce qui devrait donner quelque chose du genre:

"cétrolouin lékol mairsi."


C'est bon, j'envoie.



PS: Ayé j'ai découvert l'intégration de vidéos Youtube (contrainte et forcée, puisque maintenant si tu veux mettre une vidéo de tes vacances ou de ton cafard ou de ton cul à toi sur ton propre blog t'es obligé de le poster d'abord sur Youtube sinon pouic), alors vous allez en bouffer.


mardi 6 septembre 2011

Porte nawak

Cette rentrée est placée sous le signe de la porte.

D'abord, Gavroche, 18 kilos, un mètre quinze au garrot (en tirant bien) a réussi à niquer la porte blindée de l'entrée juste en appuyant dessus. Le gond est faussé (interlude pédagogique: on vous a dit à l'école que la porte tournait sur des gonds? Hahaha, je me marre, bande de naïfs que vous êtes, vous vous mettez le doigt jusqu'au milieu de la colonne! (c'est exprès que je ne dis pas d'où part le doigt. J'aime un peu de suspense.) )

En vrai, un gond ça s'appelle une pommelle, même que moi c'est ma pommelle haute qu'il faut remplacer, c'est mon serrurier qui me m'a dit et j'ai tendance à le croire, tout comme je l'ai cru quand il m'a dit que ça me coûterait 200 euros et que vaudrait mieux demander au bailleur de le remplacer après tout il me doit un truc vaguement appelé "Le gîte et le clos" et ça en fait partie, bref inutile de vous dire que mon bailleur en rit encore.

Mais comme j'ai un gentil gardien que je soudoie à grands coups de bouteilles de pinot à chaque fois que je reviens de Vendée (je crois qu'il n'ose pas me dire qu'il est musulman, il doit les revendre) il a dit au bailleur "Elle est gentille" et hop, baguette magique, le bailleur a dit bon, d'accord.

En revanche il n'a pas dit en quelle année, voire quel siècle la réparation était envisagée. Je vous tiens informé. En attendant, je soulève la porte pour l'ouvrir (blindée, donc, la porte, contrairement à moi), je soulève la porte pour la fermer (tiens, toujours blindée depuis ttaleur!) et mon osthéopathe se frotte à la fois les mains et mon dos.

Sinon un gentil voisin m'a informée que ma porte de cave était fracturée depuis trois mois et envisageais-je de la réparer pour éviter qu'elle ne se transforme en local à poubelle bis?

Ben non, j'envisageais-je pas. Vu que ceux qui ont fait ça n'ont pas pris la peine de piquer quoi que ce soit (même ils ont rien dérangé, ou alors ils ont foutu le bordel et tout remis après, merci) et que de toute façon ma cave est de temps à autre touchée par la crue des eaux usées je suis moyen motivée (et pourtant j'ai un serrurier rigolo, il a des histoires sympas mais bon. Par exemple je sais maintenant que Garcimore, tout magicien qu'il est, ben il a eu besoin de mon serrurier pour rentrer chez lui sans sa clé. Ca la fout mal, hein!).

(Oui je sais il est MORT Garcimore, ben ça prouve que j'ai raison: il était vraiment pas doué).

En revanche côté Paris Habitat tout est calme, et c'est visiblement pas demain que je vais la prendre, la porte. Dommage.





lundi 23 mai 2011

Purée de fraises

Ca y est. Mon cher bailleur, las de recevoir mes lettres hystériques politico-socialo-énervo-protestato-criticatrices vient de céder et de me proposer un AUTRE appartement.

Sachant que mon argument de poids du moment (et j'y tiens), c'est que mes cafards mon HLM serait entre de meilleures mains en étant attribué à une famille aux revenus plus modestes que les miens (je suis traductrice free-lance, je roule sur l'or - comprendre quand je prends trois semaines de vacances mes finances mettent trois mois à s'en remettre, le front populaire se faisant toujours attendre chez nouzautres les travailleurs de la langue, hein les filles), ben on me propose un peu plus petit pour 400 euros de plus... (Qui en veut, de ma mauvaise foi?Gratuit, à la tonne. Parce que 900 euros et des brins d'herbe pour 62m2 ça reste hélas très raisonnable pour Paris. Mais j'aime me vautrer dans ma mauvaise foi, elle sent bon comme un champ de fraises au printemps).

Jusque là dirons-nous pas de souci. 900 euros, je peux, évidemment faudra arrêter l'achat compulsif de chocolat livres de philo sur une base quotidienne mais diantre! Même pas mal.
Perdre quelques mètres carrés, pourquoi pas, tfaçon ma fille est toute mince et Gavroche refuse obstinément de grandir, le chat se déssèche en vieillissant et je viens justement de perdre 769 grammes, je sens que ça vient.

Donc me direz-vous, t'es dans les cartons et c'est la fin de ce si joli blog? (Remarquez dans les ascenseurs des PLS - un gros mot pour dire "immeuble un peu plus cher, donc un peu mieux nettoyé qu'une HLM", ya sûrement des trucs intéressants).
Ben non.

Parce que dans mes incessantes jérémiades épistolaires (et paraît que les timbres vont encore augmenter, je suis mal), yavait aussi écrit très gros et surligné pour faire saigner les yeux "merci de me rapprocher de l'école des enfants siouplaît, le budget semelles ne suit plus".

Alors je m'y connais à peu près autant en géographie que Candy Neige en gode-ceinture (ah vous l'attendiez la référence à DSK? Ben non, elle passera pas par moi), mais je peux affirmer que le nouvel appart il est dans une fourchette comprise je dirais entre trois mille et douze millions de kilomètres de l'école (oui, à Paris aussi, mais même pas dans le 18e tu te rends compte?) (Oui, quand je passe au tutoiement je suis sauvagement émue).

Donc à pied ça va être chiant. En métro ça va être trois changements. En bus ça va être contrariant. Et en voiture ça va être accident (c'est pas juste pour la rime, je vous promets).

Quant au fait que l'appartement soit élégamment niché dans une paradisiaque oasis de calme aux effluves de noix de coco entre les maréchaux et le périph', c'est un détail.

Je récapitule: plus petit. Plus cher. Plus loin. Et quasi avec vue sur le périph'. Ya comme un char d'assaut dans mon champ de fraises.




mercredi 20 avril 2011

You've got mail!

L'inénarrable Paris Habitat a décidé de contribuer à la déforestation de l'Amazonie et à la contamination de l'Amazone par déversement intempestif d'encre moche et nous a envoyés, à nous autres heureux locataires contents (je suis heureux d'être un Delta) une brochure intitulée: "La médiatrice du locataire".

C'est dans l'éventualité hautement improbable (je vous dis qu'on est content) où on serait pas ravis d'être posés dans un élevage de cafards entre le vide-ordure et le parking, et qu'on aurait une récrimination à l'encontre de Paris-Habitat, ben au lieu d'aller direct à l'antenne casser la gueule à la gérante avec la poignée de l'ascenseur qui nous est restée dans les mains (message personnel: l'ascenseur est en panne) on doit maintenant passer par la médiatrice. Qui je cite "peut être sollicitée dès lors que votre problème n'est pas réglé ou que la réponse ne vous donne pas satisfaction."

Elle va bien rigoler la médiatrice. Qui me rappelle singulièrement le bouc émissaire des romans de Pennac, vous savez, le type qui travaille dans une maison d'édition et dont le métier est de recevoir les auteurs évincés, voire de se faire casser la gueule à l'occasion (Au bonheur des ogres et les merveilles qui suivent).

Bref. Voilà à quoi ressemble la première de couve du chef d'œuvre:




Je remarque que la médiatrice est blonde. Alors que le locataire (qu'a pas l'air si pas content que ça finalement) est un homme. La médiatrice n'a pas de dents (donc si vous tapez dessus, elle ne vous mordra pas, c'est toujours bon à savoir). Le locataire, lui, est muni d'une grande unident blanche, est très très souple du poignet (sisi, je vous assure, j'ai essayé le petit mouvement de torsion pour avoir les doigts bien en face du dessinateur comme ça c'est vachement dur mine de rien quand on est en biais). Mais surtout il est très mal dessiné. ALors c'est bien la peine qu'on allonge des 500 euros par mois fois trois milliards sans pratiquement rien coûter en frais d'entretien des immeubles (message personnel: il continue de pleuvoir dans la cave) pour que Paris Habitat aille faire dessiner bénévolement ses prospectus d'auto-satisfaction par des enfants de maternelle même pas chinois (les ptits chinois en maternelle ils savent déjà dessiner les patrons pour Gap et Levis, eux.)

Je passe sur le goût vestimentaire du locataire, qui visiblement est allé faire un tour dans les années 80 pour s'acheter son futal. Et sur le regard dans le vide de madame la médiatrice qu'on est même pas déjà arrivés à la page 2, je la soupçonne d'être un robot ou une poupée gonflable. Et de s'être fait offrir une écharpe en PQ pour la fête des mères (mon Dieu faites qu'il pleuve).

Voici la page deux.





Alors là on voit la médiatrice du locataire, son écharpe en PQ fermement arrimée, qui fait moins sa fière plongée dans une foule de locataires pas contents (et toujours aussi bien dessinés). Les gens du premier plan (surtout la femme blonde, là, à gauche) ont le regard carrément inquiétant, c'est d'une violence tellement insoutenable que l'artiste (hahaha!) a préféré mettre du flou pour pas choquer. En effet, il semble évident que la pauvre médiatrice-robot va se faire lyncher voire bouffer crue par ces individus sans âme et sans confort dont le sourie figé échoue à cacher la soif de sang que seul du plasma bien frais de médiatrice du locataire pourra étancher (j'aurais dû faire scénariste pour Scream).
Ca vous fait pas un peu penser à ça?





C'est les enfants du "Village des damnés", un des films que je regardais en boucle quand j'étais petite, et où les enfants très très méchants font vraiment de grosses bêtises étant donné qu'ils sont moitié extra-terrestres, moitié américains. (On note le même genre de mixité réaliste chez eux que dans le dessin de la brochure soit dit en passant).

Ben ici c'est pareil, sauf que les locataires ils sont moitié pas contents, moitié mal dessinés.

(On notera au passage la grande mixité ethnique qui règne dans les dessins de Paris Habitat. Qui me conforte dans l'idée que l'enfant de maternelle qui a commis ça doit habiter Neuilly, en plus de pas être chinois).





Dans la page trois la vie est bien compliquée. Le couple voudrait bien écrire à la médiatrice du locataire, mais il a pas de papier, pas de stylo! Heureusement, un gentil monsieur de Paris Habitat (il n'est cependant pas précisé où se procurer cet accessoire fort utile) leur tend un FORMULAIRE. C'est la fin des souci pour monsieur et madame Lagroy de Croutte de saint Partin, qui vont enfin pouvoir écrire à la dame (ils n'ont toujours pas de stylo, mais on va pas s'arrêter à des détails, la dame n'a pas non plus de dessous-de-nez, de bras droit ou d'épingle dans son chignon, et est-ce que ça gêne quelqu'un? Et Monsieur sans tronc, il dérange?)

Bref, la vie est belle, tout comme pour ce digne vieillard du dessous (il a les cheveux gris, c'est un code) qui va enfin comprendre où mettre son nom, là, en bas de la page blanche où ya rien écrit, vous inquiétez pas papy je remplirai après on a l'habitude - ah bravo la médiatrice du locataire, dès que tombe l'écharpe en PQ les scrupules disparaissent on dirait, c'est pas joli joli.

Mais qu'il est long, ce post.

Enfin, dernière page, on retrouve la locatrice du médiataire ou l'inverse, je sais plus il est tard, qui lit tranquillement son courrier:






(Notez qu'elle est payée grassement, elle a les moyens, elle, de se payer des stylos et une jolie affiche blanche en lévitation pour décorer son mur), tandis que Monsieur Tout le Monde en kimono déverse sa bile non sans avoir chaussé ses moches lunettes Affreux Loup.

C'est tellement pathétique que même Marianne sur le timbre (zavez compris bande de dégénérés d'assistés sociaux des HLM? Faut mettre un TIMBRE sur votre lettre au Père Noël!!) elle fait la gueule.

vendredi 18 février 2011

C'est bête, ah, bon dieu!

Après un iguane dans mon ascenseur, un cafard dans mon imprimante (ou au choix lave-vaisselle/bureau/couloir/tapis/ya guère que dans mon cul...mais je m'égare) et un rat dans ma cour, j'ai trouvé, par un moche matin d'hiver, une coccinelle dans mon tiroir à culottes.




Les paris sont ouverts. Était-ce un mâle féru de franfreluches dentelières et en quête de sensations? Une femelle qui se croyait perdue dans un magasin de lingerie géante? Un message poétique envoyé par mon ange-gardien, qui ainsi me faisait savoir qu'une coccinelle ne fait pas le printemps, certes, mais qu'il reste de l'espoir et que la vie peut-être rouge avec des points noirs et que si ça, ça donne pas une occasion d'espérer, alors quoi?

Je ne le saurai jamais. D'abord la coccinelle, elle était crevée. Et puis Gavroche l'a emportée pour la disséquer et faire des expériences en vacances. Si ça se trouve, c'est exactement ce qu'un petit diablotin est en train de faire avec mon ange-gardien, d'ailleurs.

Sinon comment expliquer ce courrier de Paris Habitat, poussé au cul par monsieur Philippe Jacquot que Monsieur Mano (Le grand chef des apparts à la mairie de Bertrand) a sollicité après un des mes multiples courriers vengeurs, qui dit:

"Je vous informe que mes services n'ont enregistré aucune demande de logement à votre nom".

"Je vous informe que mes services n'ont enregistré aucune demande de logement à votre nom".

Mais à la mairie du 18e, ils ont une pièce ENTIÈRE remplie de demandes de logements à mon nom! Il paraît qu'ils envisagent de me dédier un square, avec la statue d'un iguane géant, tellement ma persévérance fait plaisir à voir. Dans les grandes école, des étudiants appliqués apprennent mes missives par coeur, dans l'espoir de savoir, eux aussi, un jour, écrire la même lettre sous sept cents formes différente sans jamais répéter la même phrase!!!!

Ah, Philippe Jacquot, j'ai l'air de rigoler comme ça, mais je t'assure, c'est nerveux.

samedi 11 décembre 2010

Sale type

Aujourd'hui j'ai reçu UNE réponse à la demi-douzaine de lettres que j'ai envoyées il y a dix jours pour protester contre les lettres-types dont je suis inondée.

En effet, quelle que soit la nature de ma demande, de mon grief ou de mon hystérie, la mairie ne sait que me renvoyer une lettre-type.

Contexte de ma dernière missive:
Un matin je me levai aux aurores (8h39) et j'allumai mon cerveau annexe (France Inter), seule manière efficace de me connecter au monde. Mal m'en prit puisque je tombai en pleine interview de Monsieur Jean-Yves Mano, autrement connu comme monsieur l'adjoint au maire responsable du logement de Bertrand D., voire Monsieur le président de l'Opac (tiens, ça me dit quelque chose). Ce gai-luron (voir photo) se défendait, agressé par des journalistes (sont méchants ces gens, n'importe quel membre du gouvernement vous le dira) refusant de faire comme s'ils ne savaient pas que certains HLM sont occupés par des gens riches. Ou juste assez aisés pour aller ailleurs. C'est La tribune qui a craché le morceau en preum's (enfin ya moi aussi mais personne ne lit mes lettres, c'est un scandale).

Monsieur Jean-Yves Mano est bien d'accord: c'est proprement scandaleux. D'ailleurs il va faire le ménage dans tout ça, et d'ailleurs les services concernés labeurent jour et nuit pour remédier au problème.

Ca m'a un tantinet agacée, dans la mesure où moi, j'écris régulièrement à l'univers entier que je gagne trop de sous pour justifier un logement HLM et que je suis volontaire pour aller ailleurs, non, même pas dans plus grand, juste dans plus cher (et évidemment, faut pas pousser l'iguane dans la cage d'escalier non plus, plus près de l'école pendant qu'on y est). Un PLI (logement intermédiaire), quoi.
Ce qui permettait de libérer mon FANTASTIQUE (dans mon pays les majuscules sont une marque d'ironie) logement en faveur d'une famille vraiment défavorisée, vu que c'est quand même trois pièces et quand même moins de 600 euros par mois (et dans mon immeuble vous n'imaginez même pas combien certaines familles arrivent à caser de membres dans trois pièces).

Donc, reprenons, j'étais agacée.
Étant donné l'heure matinale, ma légendaire timidité et le refus catégorique de mes cordes vocales de donner de la voix avant d'avoir avalé l'ami du petit déjeuner, hors de question d'appeler France Inter pour déverser ma faconde dans l'oreille de Monsieur Mano et des milliards d'auditeurs. Donc, j'ai fait comme d'hab: j'ai écrit. A monsieur le président de l'Opac, of course, mais j'ai un peu mis en copie la terre entière (l'autre jour à la Poste l'employé, qu'il soit béni jusqu'à la douzième génération, m'a indûment refilé un carnet de timbre. J'en profite). Dont la mairie, mon interlocuteur aveugle, sourd et muet favori.

En gros, ma lettre disait ça:
Cher Monsieur Mano, moi je suis dans le cas des gens dont vous causez, je peux payer plus que mon loyer actuel et filer mon appart à des pauvres, seulement quand j'écris à ma mairie socialiste pour leur dire ils ne font rien qu'à me répondre des lettres types. Quoi faire?

J'aurais pu rajouter "et c'est pas la mairie qui me contredira", car ce matin, donc, j'ai reçu la réponse de "Le secrétaire administratif Catherine Della Valle" (on est pas très féministe de la syntaxe à la mairie du XVIIIe semble-t-il), qui me renvoie une lettre-type pour accuser réception de ma lettre me plaignant de recevoir des lettres types.

Ubu maire, vous connaissez? Merdre alors!