Affichage des articles dont le libellé est sekse. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est sekse. Afficher tous les articles

samedi 18 juillet 2015

Bricolages

Je ne suis pas en vacances, les vacances c'est totalement petit bourgeois.

(Si vous changez deux ou trois lettres à cette phrase, ça fait "je suis tellement dans la dèche que je vais partir en vacances de 17h à 18h30 le 15 août, probablement dans l'Intermarché climatisé du boulevard Ornano".)

En ce moment je traduis un livre (et j'arrose des plantes et je nourris des chats -- je m'entraîne à être vieille et seule, quoi) sur un film de de Palma. Du coup j'ai dû regarder ce film qui a tout un tas de mérites et un bon paquet de ressorts comiques parfaitement involontaires. Je l'ai visionné juste avant de finir de bricoler dans la chambre de Gavroche avant son retour de vacances (= poser des étagères. Avec une perceuse. A percussion. Alors que ça devrait être interdit de me mettre ce genre d'outil entre les mains, déjà quand on me donne une cuillère je me coupe).

Dans ce film il y a une jeune femme très très belle qui se fait suivre par un bon paquet de vicelards (bon ils sont deux. Mais comme disait Brassens le pluriel ne vaut rien à l'homme, et comme disait moi il vaut pas grand chose à la femme surtout si elle n'est pas consentante). Yen a un des deux qui veut sa peau. Et pour lui prouver, il essaie de la tuer avec ça:


Oui, voilà, donc une perceuse GÉANTE avec une GROSSE mèche (pas du tout phallique non non) et il lui met des ptits coups, hop un ptit coup dans le ventre, et hop un ptit coup dans le dos, jusqu'à ce que finalement il la fasse tomber par terre et là

(Ma fille lit ce blog. Ma chérie s'il te plaît arrête de lire et regarde plutôt ça.)

(Oui je sais, ma fille a 14 ans et c'est peut-être un peu tôt pour lui faire découvrir ces histoires de lapins mais un jour il faut se colleter avec la réalité).


il lui transperce le ventre et emporté par son enthousiasme il transperce aussi le plancher, à la grande joie du deuxième vicelard occupé à se faire bouffer par un chien à l'étage du dessous qui voit la mèche de la perceuse traverser le plafond et une douche de sang tomber à deux mètres de sa tronche (évidemment il était amoureux de la fille au trou, ce qui ne fait que rendre la situation plus cruelle) (d'un autre côté c'est un peu le plus grand looseur de l'année donc on a du mal à s'apitoyer).

Bref ça aurait été un film pioché au hasard j'aurais arrêté dès le premier chatouillis à coup de perceuse mais là je DEVAIS regarder, j'ai donc tout vu, un coussin serré sur le ventre, en hurlant encore plus fort que la fille trucidée (et les filles trucidées des années 80 elles criaient fort).

Ensuite c'était fini, le héros-looseur avait un sursaut de lucidité et comprenait qu'on s'était foutu de sa gueule, et trois ou quatre incohérences plus tard (le méchant tue une autre fille qui se réveille au bord de sa tombe puis se rendort dans sa tombe puis se réveille quand le gentil lui tombe dessus et croit que c'est lui le méchant mais heureusement le chien du méchant saute sur le méchant alors que c'est son maître et qu'il y a un quart d'heure il voulait bouffer le gentil et tout finit par des chansons) (bon ça a l'air nul comme ça mais c'est pas mal dans l'ensemble, notamment parce que ça parle aussi beaucoup de sexe et de masturbation féminine ce qui est extrêmement rare dans le cinéma américain de l'époque--même si évidemment c'est vu uniquement sous l'angle du voyeurisme par un spectateur masculin, faut pas déconner avec ça), trois ou quatre incohérences plus tard donc (cette phrase est beaucoup trop longue) il se tape enfin la blonde.

Et moi je peux finir de bricoler dans la chambre de Gavroche. À la perceuse.


Et incidemment, tant qu'à baigner dans une marre de sang et puisqu'on ne se lasse pas de parler de règles, j'ai l'habitude de regretter que les pubs pour protections féminines soient connes et utilisent du liquide bleu, tout ça.


Et puis j'ai vu cette pub, et je me suis dit que finalement, c'était ptête mieux qu'on reste un peu sur le liquide bleu et les nénettes à qui le dérèglement hormonal donne des envies incoercibles de danser en justaucorps blancs sur la plage et de caresser des chats, plutôt que d'utiliser les règles pour humilier encore un peu plus les femmes et leur montrer à quel point leur corps est dégueulasse:


Ce post parfaitement aléatoire vous est offert par  Intermarché et l'association des amis des parenthèses.

mercredi 8 juillet 2015

oh les filles

Hier soir, à 22h30, entre le Red Castle district et Montmartre sur Boboland, je me suis fait accoster par un charmant quasi-jeune homme qui, après m'avoir expliqué en quelques mots l'effet que j'exerçais sur ses sens (hémadame zêtes charmante j'adore les femmes comme vous) (notez que j'ai passé le cap de Mademoiselle vous êtes charmante, ça fiche un coup), est allé droit au but et m'a demandé avec beaucoup de politesse et une subtilité de bison est-ce que je voudrais bien monter avec lui, là, tout de suite?

Je me suis détaillée avec étonnement, car il ne me semblait pas être accoutrée d'atours indiquant la putitude (et d'ailleurs pour une fois j'avais même pas de décolleté, comme quoi la beauté--ahem--est intérieure) (et j'ai vraiment rien contre la putitude, mais bon en général ya une vitrine, et là je l'avais pas) et j'ai répondu que non ça va, pas tellement envie d'aller me faire sauter à Château Rouge en milieu de soirée dans un appartement inconnu par un type qui ne l'était pas moins.

Vous allez dire que je suis difficile, et que si ça se trouve j'aurais passé un super moment, et quand on essaie pas on peut pas savoir si on aime (ou comment les platitudes d'une banalité affligeante qu'on sert à table à nos moutards nous reviennent dans la tronche façon boomerang).

Certes.
Mais j'ai le droit de pas avoir envie?

Là j'ai eu du bol, le gars n'a pas tellement insisté. Il m'est arrivé après avoir ainsi refusé de galantes avances du même tonneau de me faire copieusement insulter, ou culpabiliser (ouais tu me connais même pas, chuis pas assez bien pour toi, etc etc).

Et c'est curieux parce que parfois, ça marche. Je veux pas dire que je suis ce genre de type (sérieux ya des filles qui les suivent gratuitement?)  Mais dans la mesure où je ne trouve rien à répondre sur le champ au type qui m'ENGUEULE parce que je ne veux pas le suivre/le sucer/prendre un café, juste après je me trouve vaguement conne, bizarrement mal à l'aise, d'avoir dû envoyer chier un type que je ne connaissais pas.

Un peu comme le jour où je me suis retrouvée nez à nez avec un mec qui me voulait vraiment beaucoup de mal, et que je me suis dit Vas-y, frappe-le, maintenant, sinon tu y passes, et qu'une petite voix dans ma tête a dit hopopopo, hé, il ne t'a ENCORE rien fait. On tape pas la première, c'est pas poli. D'abord lui, et ensuite s'il t'a pas écrasé trop fort la tête contre le mur, tu protestes.

Mais BORDEL d'où elle vient cette voix? Pourquoi on ne peut pas être à moitié aussi agressive que les types qui nous emmerdent? Comment ils ont fait, nos éducateurs, les médias, la société, pour nous garder aussi passives devant les harceleurs? Aussi désarmées devant les connards qui nous tripotent, qui nous suivent, ou qui nous harcèlent dans la rue? Quand je m'improvise un mari pour qu'on arrête de me faire chier (j'invente rien, j'ai dû le faire cette semaine ça aussi, le type il m'a suivie pendant une demi-heure sans que je m'en aperçoive et après il est venu me dire tout ce que j'avais fait pendant qu'il me suivait, où je m'étais arrêtée, ce que j'avais regardé et acheté, ce qui n'était pas du tout anxiogène) après je me sens toujours un peu coupable d'avoir menti. Ce qui est doublement dingue: premièrement de me sentir mal à l'aise d'avoir eu un comportement d'autodéfense, et deuxièmement de me sentir conne...d'avoir été mal à l'aise.


On est pas rendues, hein.


mardi 10 mars 2015

Brèves

Je ne fais que passer.

Ca fait 330 jours que les 270+++ lycéennes nigérianes ont été enlevées (Bring back our girls? Bon visiblement c'est plus tellement swag, c'et même pas un argument électoral sur place).

La France entière est en deuil, il paraît, suite à un crash hélicopto-téléréalito-sportif (pas moi. Allez-y préparez les cailloux, mais alors je m'en tape en fait. Hou c'est mal).

Cosette, en 4e déjà, a eu deux heures "d'éducation sexuelle" au collège, par une association extérieure à l'éducation nationale qui en fait sa spécialité. Le type qui a pris en charge le groupe de filles de sa classe a confié à la prof d'anglais qui lui disait "Si il y en a qui perturbent le cours, vous n'aurez qu'à me les envoyer en salle des profs":
"C'est pas grave, au pire je pourrai toujours les violer".
Ce qui a déclenché l'hilarité (quasi)générale (sauf de la part de Cosette qui bouffe du steak de sufragette à chaque repas depuis 13 ans). Maintenant les gamines qui se font déjà violer par un oncle ou un père indélicat savent que d'une part c'est drôlement rigolo, et que d'autre part ya vraiment pas de quoi fouetter un chat et que si elles l'ouvrent on leur rira au nez.

Cabu est toujours mort.

Alors que Marine le Pen est toujours vivante.

Mais.... en Finlande ils ont inventé le championnat de lancer de téléphones portables, et ça c'est quand même un truc qui vous réconcilie (un peu) avec la race humaine. (Dommage qu'ils aient aussi inventé le championnat de porté d'épouse, qui consiste à porter sa gonzesse en courant vite et loin, donc, comme son nom l'indique. Là on a envie de les attacher tous à des poteaux et de leur lancer très fort des téléphones portables sur la tronche).

Allez soyez pas sages.









mercredi 11 février 2015

Hot

Comme je suis une feignasse très occupée, au lieu de sortir des trucs nouveau de ma pauvre cervelle en surchauffe je vous mets du réchauffé (yen a un peu plus que d'habitude, mais je vous le mets quand même). C'est un article que j'ai écrit pour Slate à l'époque où est sorti le monument littéraire 50 nuances de Grey qu'on ne présente plus (pitié, ne le présentons plus). Feignasse certes, mais qui colle à l'actualité: le film sort aujourd'hui (contrairement à moi qui ne vais pas pouvoir sortir beaucoup).

C'est sûrement un chef d'œuvre.


Vous avez fait le tour des polars de vacances et autres livres politiques de l’été? Étape suivante: le roman érotique. Aux États-Unis, côté chambre à coucher le best-seller de l’année est définitivement 50 Shades of Grey, d’Erika Leonard James. 50 Shades nous promet non seulement du sexe, mais aussi du sadomasochisme et du bondage à la pelle. En anglais pour l’instant, et en français à partir d’octobre 2012 grâce aux éditions Jean Claude Lattès sous le titre 50 nuances de Grey.
Pour celui (ou celle) qui s’intéresse un minimum à la culture américaine et à l’ambiance généralement puritaine que nous renvoie son actualité politique, c’est aussi nouveau qu’excitant. De l’érotisme torride, qui fait chauffer les culottes des ménagères désespérées et promet une version cinématographique interdite aux moins de 16 ou 18 ans? Du SM si émoustillant qu’il aurait suscité un baby-boom chez les Américaines tellement pressées de se faire donner la fessée qu’elles en ont oublié d’enfiler leur diaphragme?
C’était trop beau pour que je passe à côté. De l’avis général d’ailleurs, puisqu’à peine avais-je eu la velléité de le commander qu’un ami bien intentionné me l’offrait déjà. La bave aux lèvres, les yeux luisant d’anticipation et les enfants expédiés chez les grands-parents, j’ai plongé.

Ne vous fiez pas à la 4e de couverture

Officiellement, 50 Shades of Gray raconte l’histoire d’Anastasia, vierge de 21 ans à la tignasse indomptable, livrée en pâture au pervers Christian Grey, jeune et mystérieux milliardaire dont le passé cache de lourds et, on le devine, douloureux secrets. La pauvre Anastasia va subir tout un tas d’outrages plus sexuels les uns que les autres, y perdre sa culotte et dégringoler dans la dépravation la plus humiliante, en devenant l’esclave de l’impitoyable Christian. Menottes, salle de torture, cravaches, boules de geisha: Histoire d’O n’a qu’à bien se tenir, et les coquines de Manara s’inscrire au couvent des Oiseaux. 

Sauf que pas du tout.
Car ça, c’est ce que la 4ème de couverture et certaines lectrices affolées voudraient nous faire croire. Ce n’est pas exactement faux, mais c’est un peu comme si pour vous résumer Les Visiteurs, je vous disais que le film raconte l’histoire d’un homme très religieux partant en voyage initiatique après avoir été rejeté par sa fiancée suite à un tragique accident de chasse. À se demander ce que Christian Clavier et Jean Reno viennent faire là-dedans.
En vrai, 50 Shades of Grey met en scène une oie blanche d’un niveau de maturité proche de celui de Bécassine, qui rencontre un faux pervers milliardaire, jeune, beau et blessé par la vie et qui va faire de son mieux pour lui faire croire qu’il a des goûts sexuels déviants. S’il arrive à la convaincre, moi je suis restée sceptique. Car en réalité, c’est l’histoire, encore une fois, une désespérante fois, de Cendrillon.

Cruche un jour, cruche toujours

Colette Dowling, dans son livre Le complexe de Cendrillon, explique : «Comme Cendrillon, les femmes attendent encore aujourd’hui qu’un élément extérieur transforme leur vie». Ce complexe, on le retrouve chez les femmes qui ne vivent pas dans des contes de fée. Ce «besoin profond d’être prise en charge par les autres» les pousse à se mettre elles-mêmes des bâtons dans les roues, qu’il s’agisse de leur réussite sociale ou de leur vie affective. Anastasia, c’est Cendrillon qui aurait perdu sa culotte entre la citrouille et le dessert. Et dont le personnage ne traverse pas la moindre évolution psychologique ou affective. Cruche un jour, cruche toujours. Éperdue et romantique. La foire aux clichés.
Parce qu’évidemment, Anastasia est vierge, et elle attend le prince charmant. Évidemment, elle est étudiante en littérature (doctorante en bioinformatique spécialiste des bactéries pathogènes ça aurait moins bien fonctionné?) Évidemment, il est riche, il est beau, il a un regard hypnotisant, elle a la culotte qui frémit à chaque fois qu’il pose les yeux sur elle, et il la couvre de cadeaux (dans le désordre: une édition rare de Tess of the D’Uberville (attention je suis dangereux, fuis avant qu’il ne soit trop tard), un ensemble de lingerie (en dentelle—le comble de la dépravation), un ordinateur portable et un téléphone (je veux toujours savoir où tu es), une voiture rouge—rouge! (ta guimbarde est une citrouille, laisse-moi choisir ton carrosse).
Au premier rencart, il la transporte en hélico. Mais pas avant de lui avoir sauvé la vie (comprendre lui avoir tenu les cheveux pendant qu’elle vomit dans un parking, après avoir trop bu pour la première fois de sa vie), l’avoir sauvé d’un prédateur sexuel (son meilleur pote qui essayait de l’embrasser après l’avoir saoulée à la margarita) et l’avoir mise à l’abri (dans son lit...mais en tout bien tout honneur, on a beau être vicieux, ça n’empêche pas d’être un gentleman).

Soumise avant même des rapports dominant/dominé

Anastasia c’est Cendrillon, mais aussi la Belle au Bois dormant et toutes ces cruches victimisées qui se sont laissé bouffer l’indépendance sur le dos. Même Blanche-Neige, qui a eu assez de cran pour se tirer dans la forêt une fois sauvée par le chasseur chargé de l’étriper, finit femme de ménage chez les sept nains. Toutes les gourdasses qui ont bercé notre enfance et influencent aujourd’hui la sexualité de tant de femmes—et d’hommes.
Anastasia a des velléités de refuser tous les cadeaux que Christian lui fait—mais elle les accepte, soumise déjà avant même qu’il ne soit question de rapports dominant/dominé. Au fond d’elle, elle sait que ce qu’elle veut c’est de l’amour avec un grand A, pas des coups de cravache—pourtant elle essaie quand même, parce qu’au fond, elle le veut cet homme, et qu’il faut bien faire des concessions dans la vie (et qu’en bonne Cendrillon, elle attendait son prince).
Déjà qu’elle a la chance de l’intéresser, lui si beau-riche-et-célèbre, elle si sotte et insignifiante (bon là on ne peut que lui donner raison). Et si à la fin du bouquin elle rentre chez elle en décidant éplorée que décidément non, le sadomasochisme ne passera pas par elle, c’est qu’elle a demandé à Christian de la punir et qu’il lui a collé de bons coups de ceinture pour la calmer. Et que oh, surprise, ça fait drôlement mal.

Un bon vieux Harlequin

Tout est si prévisible dans 50 Shades of Grey: Christian le milliardaire ne supporte pas qu’on ne finisse pas son assiette parce qu’évidemment, il a eu faim dans son enfance (il a été adopté. Dickens, sors de ce livre de cul). Or, Anastasia n’aime pas manger. Ce qui permet au pervers Christian —qui je vous le rappelle, est supposé ne penser qu’à se l’envoyer sauvagement— de la gronder toutes les dix pages parce que ne pas manger, c’est pas bon pour la santé (alors que se faire fouetter, si). En outre, Christian gagne de l’argent en nourrissant les petits enfants d’Afrique (ce qui rapporte, c’est bien connu). Christian c’est le Prince charmant par excellence: beau, bon, riche, gentil, et qui adule sa maman (à qui il présente sa future esclave sexuelle en moins de trois jours). Côté sexe, c’est idyllique: l’orgasme est quasi-instantané, efficace et automatique à chaque déshabillage —il la touche, bim, elle saute au plafond.
Le schéma oie blanche rencontre beau gosse riche et mystérieux qui lui veut du mal alors qu’en fait non, ça ne vous rappelle rien? La jeune fille vierge et pure dont le discours intérieur est limité à des exclamations de surprises, et qui est incapable de se référer à son sexe autrement que par le mot «there» (là)? Et en italique s’il vous plaît, pour souligner à quel point c’est gênant? L’orgasme en deux coups de cuillère à pot, quasiment sans les mains? Eh oui, 50 Shades of Grey, c’est tout simplement un bon gros Harlequin coquin. Quoiqu’au moins, dans la collection «sexy» de ces célèbres romans à l’eau de rose, il est question d’intimités brûlantes qui pénètrent des féminités haletantes (je le sais pour en avoir traduit au début de ma carrière, pour me faire la main et bouillir la marmite—car même au max de l’érotisme, Harlequin ne fait pas bouillir grand-chose d’autre).
Alors d’accord, on échappe au cliché absolu puisque le premier tome ne se finit pas par un mariage. Mais à en croire des blogs de lectrices exaltées, c’est pour mieux retomber en plein dedans et convoler en justes noces SM entre le 2e et le 3e volumes. Ce «nouveau» genre de littérature érotique, qualifié par le NYT de «Mummy porn», ou porno pour mamans, est en fait un roman pour dames des plus classiques qui ne dit pas son nom, où les codes sont restés les mêmes que dans les livres à l’eau de rose et les romans-photos de nos grands-mères. Et c’est un immense succès de librairie (bientôt 20 millions d’exemplaires vendus aux États-Unis, dont la moitié en version numérique, car pour beaucoup de femmes, il est gênant d’être vue en train de lire un livre érotique).
En ouvrant ce livre, vu qu’on est en 2012 quand même, j’espérais un peu de neuf dans l’érotisme, un personnage féminin hors des sentiers battus doté d’un minimum de cervelle et qui n’aurait pas le mariage pour unique horizon, un fil narratif guidé par autre chose qu’une histoire d’amoûûr pour minettes ou desperate housewives en mal de transgression... mais il semble que Cendrillon, avec ou sans culotte, ait de beaux jours devant elle.

jeudi 1 septembre 2011

J'apprends en m'amusant

Où l'on perce enfin le mystère du sourire de la Joconde.



samedi 2 juillet 2011

Very dick

Heureusement qu'il est là.

C'est grâce à lui que souvent le pire est évité.

J'imagine qu'il a fallu en interviewer, des tripotées de femmes, pour en arriver à un aussi beau résultat: profilé, ajouré, et puis parfaitement proportionné. Le mien je l'ai depuis dix ans. Je l'ai acheté après mon premier accouchement, parce qu'à la main c'était plus possible. Moins d'énergie, moins d'envie (les nuits sans sommeil, le retour de couche....), l'habitude s'installe, le compagnon n'est pas toujours d'accord pour s'y mettre, la fatigue surtout, bref, j'ai cédé à l'appel de la modernité, du plastique et du plaisir facile, immédiat, sans effort.

Et depuis, quel pied! Rapide et efficace, hop! Besoin de personne, moi! (sur la fin ça secoue quand même pas mal, mais les vibrations ça fait circuler il paraît). Bon évidemment, faut l'entretenir un minimum. Le nettoyer de temps en temps. Ce qui n'est pas désagréable, finalement. :)

Total maintenant je suis accro. Je m'en sers plusieurs fois par semaine (je suis pas la seule. Ma meilleure amie c'est tous les jours. Mais bon, elle a une vie de dingue, faut bien compenser). Quand il tombe en panne, je me démerde pour trouver une copine qui veut bien me prêter le sien. Mais je croise les doigts pour qu'il tienne encore le coup un moment. Regardez-moi ça si c'est pas de la belle ouvrage:





(Je suppute que c'est le filtre de lave-linge qui a gagné le concours Lépine).

Hum.

(ah bah oui mais c'est un peu les vacances, ya relâche).


lundi 9 mai 2011

Oh la la

Des nouvelles, vite, en passant, parce qu'on ne sait jamais, si ça se trouve les blogs mal entretenus ils les jettent à la poubelle un peu comme moi je fais avec les jouets qui traînent dans la chambre de Cosette et Gavroche alors que je leur ai dit cent fois de RANGER. Et d'ailleurs dans ces cas-là parfois j'en arrive à jeter des trucs comestibles dans une autre vie et à qui dame nature a fait le merveilleux cadeau de la vie (c'est-à-dire qu'ils se reproduisent, voire se laissent pousser les poils, et collent, mais collent). D'un autre côté un blog poilu voilà qui serait original.

En fait il ne se passe pas grand-chose dans mon HLM en ce moment: l'ascenseur est en panne depuis un bon mois, ya une fuite devant la porte de ma cave, où j'ai failli périr d'insuffisance respiratoire (c'est l'apnée ou l'asphyxie, choisis ton camp camarade, on pourrait en faire un camp d'entraînement rétroactif pour les pioupious de la guerre de 14, ya l'odeur, les détritus, les rats, les coulures, la mitraille du vide-ordure, ça manque juste un peu d'Allemands mais on va pas chipoter), Ginette attend son aide-ménagère plantée dans le hall maquillée comme une prostituée estonienne (mais de 200 kilos et en déambulateur, des amateurs?), l'escalier pue pour rivaliser avec la cave, les voisins hurlent (c'est le printemps), les chats braillent (c'est le printemps), l'élagage des trois pauvres arbres devant ma fenêtre a été si violent cette année qu'ils ont décidé de décéder, le Monsieur très grand, très noir et très souriant du 7e adore me dire qu'il me trouve très jolie avec des yeux qui sentent le cul quand on est coincés dans l'ascenseur, bref tout va bien.

A très vite.

mercredi 2 mars 2011

Kinder surprise

Il suffit, ici, de déplacer un tantinet, de soulever un chouïa, de faire pivoter un micron pour à coup sûr gagner le gros lot.

Le gros lot a six pattes et deux antennes, et s'il a conscience que la bave au coin de mes lèvres, les éclairs dans mon regard et les jurons hystériques représentent un danger pour sa carapace, il fait le mort. A plat sur le ventre. C'est à dire il ferme les yeux très fort et il ne bouge plus, très fort aussi. Ce qui m'arrange, parce que quand il se rend compte que d'une part je suis pieds nus et que donc, je ne vais pas le piétiner, et que d'autre part il n'est pas si loin que ça de la bibliothèque et qu'en mettant ses six pattes à son cou il peut sauver ses tubules de malpighi (ça en jette, hein?), ben il se tire et il s'en tire, évidemment. Sauf quand mon instinct de survie a raison de mon instinct d'intello et que je lui jette les Misérables en travers de la gueule, mais je regrette toujours parce qu'après il faut laver le bouquin, et j'aime pas mouiller Hugo. Et tomber sur un bout d'antenne entre Thénardier et Jean Valjean, ça casse un peu l'ambiance barricade.

C'est pour cette raison que j'évite de déplacer couvercles, tabliers et autres machines à laver chez moi, ce serait dommage de les déranger. Sauf quand j'ai pas le choix. Comme hier, par exemple, où j'ai déplacé de quelques centimètres le dessus du lave-vaisselle, et ben ça a pas raté:



Remarquez que la bête est sur le dos. Un cancrelat de l'Actor's Studio, qui trouve que ça fait plus réaliste de jouer les macchabées les quatre fers en l'air? Ou un cas de cafard exhibitionniste kiffant à l'idée de me mettre son gros (sa grosse?) tubule sous le nez? Ben imaginez-vous que même pas. Il était VRAIMENT mort (oh, j'aimerais tant que ce soit la fin du cafard de mon lave-vaisselle! Dieu des cloportes, ayez pitié de mes nerfs!) Du moins j'espère parce que je l'ai aspiré, et s'il était pas cané il est en train de faire la teuf dans le sac de l'aspirateur, ou d'y pondre tranquillement des milliards d'oeufs dont le sang impur ne manquera pas d'abreuver les sillons de ma douleur. Bref. J'aurais aimé je crois pouvoir me dire que j'étais tombé sur un insecte obsédé, un déviant au milieu de ces foules grégaires qui ne vivent que pour mourir et ben même PAS!

Sachez que les cafards se reproduisent dos à dos. Si c'est pas pitoyable.

Ce qui prouve deux choses:

tout d'abord, ils doivent grave se faire chier au lit. Ben oui, imaginez-vous baiser dos à dos. A moins de tapisser toute la chambre de miroirs, ça doit être limite barbant (j'en vois, salut les filles, qui se disent oui mais parfois on doit pouvoir en profiter pour s'épiler ou regarder Desperate Housewives quand ça dure trop. Certes. Mais ne me faites pas croire que ça rend la chose moins pathétique).

Et l'autre chose que ça prouve, c'est que les cafards sont en fait réellement des obsédés et insolents et vulgaires avec ça. Parce que quand ils font le mort sur le ventre, en fait, c'est pour le coup qu'ils me la montrent grave.

PS: Ayé, on sait enfin d'où vient l'expression "faire un enfant dans le dos", du coup.

samedi 19 juin 2010

Interlude

En attendant que je remette de l'ordre dans mes hormones, un peu de (bonne) (sisi, très bonne) musique:




Je m'y retrouve assez, sauf que les cafards, rien à faire, ça me fait pas marrer.

dimanche 28 février 2010

Changeons de sujet.


Il faut cesser de répéter que c’est pas la taille qui compte, que les plus petites sont les meilleures ou qu’il vaut mieux une petite active qu’une grosse paresseuse.

Ca en rassure certains, sûrement, mais pour peu qu’on fasse preuve d’un minimum d’honnêteté intellectuelle, affective, sentimentale et physique – on est bien obligé d’admettre que c’est to-ta-le-ment-faux.

Désolée.

Je vais parler de ce que je connais le mieux : moi. Moi par exemple, une toute petite ça me fait quasi-aucun effet. Alors qu’une grosse, ou une énorme (et j’en ai connu !) ça m’impressionne. C’est quand il faut toucher que ça se confirme d’ailleurs. Je peux éventuellement en toucher une petite, ça ne fera pas grand chose, mais, si elle est grosse, voire monumentale, je crie. Et les décibels sont proportionnels à la taille évidemment. Devant un spécimen gigantesque, il m’est arrivé de hurler. Même en fermant le yeux, ça ne change rien.

Je ne cois pas être un cas unique d’ailleurs. La plupart des filles sont comme moi, et celles qui vous diront le contraire sont des menteuses ! Evidemment, dans la discussion, entre amis, c’est facile de faire la fière, mais quand on se retrouve seuls, en tête-à-tête, et qu’il faut passer à l’acte, alors les choses prennent toute leur proportion et il n’est pas rare que certaines nénettes se barrent en courant, tout simplement.

Moi je ne peux pas me barrer, vu que c’est toujours chez moi que ça se passe. Presque tous les soirs j’en ai une nouvelle sous le nez. Et quand elle est grosse, je crie. Si elle est énorme, ça passe carrément pas : je hurle. Et pourtant, je suis bien obligée de me la taper, la blatte, pour pas qu’elle retourne se planquer sous le frigo.