samedi 11 août 2012

Confessions

On est en couple depuis....pfffff ça me semble une éternité, et il fait trop chaud pour faire des maths. (Ou alors des factures à la limite. Pour le petit côté "je joue à la caissière." Et le grand côté "money makes the world go round").

Bien sûr, nous eûmes des orages comme disait Jacques, mais c'est tout de même l'amour fol.
Évidemment j'ai l'impression, toujours, que c'est moi qui mène la danse, que je décide de tout. Que si je ne fais rien, il ne se passe rien, mais peau de balle, hein. Que si je décide de rester au lit toute la journée, alors d'accord,  on fait comme ça, on verra bien ce qui arrivera (et il arrive toujours la même chose: je me lève, parce que j'ai autant de volonté qu'une endive cuite parfois).

On se voit beaucoup. La nuit, évidemment, mais le jour, aussi. Tous les jours. Sinon c'est le manque direct, la boule à l'estomac (c'est beau hein? Sauf que pour l'héro ou le crack c'est pareil je vous rappelle. Alors bon finalement, non. Ca fait plutôt peur qu'autre chose une telle dépendance).

Je sais qu'il en voit d'autres que moi. Il sait que parfois je passe deux heures sans penser à lui. Mais c'est dans le contrat. On est bien comme ça. Des fois je chiale. Lui, jamais. Mais il sait se rendre infiniment chiant, et tenir longtemps. Et on me demande régulièrement si je n'ai pas envie de le quitter, d'en changer.

Le quitter?

Évidemment j'y pense. D'autant que ça ne se passe pas toujours très bien avec les enfants. Ils ont une relation particulière avec lui. Parfois ils le regardent avec des étoiles dans les yeux. Ils en parlent à leurs potes comme si c'était le meilleur du monde, comme si le simple fait que j'entretienne une relation durable avec lui pouvait entretenir une légitime fierté.

Mais la plupart du temps, ils ne l'aiment pas. Pas trop. Ils sont trop gentils (allez, soyons modestes: trop bien élevés) pour le dire en face, mais je vois bien qu'ils lui reprochent le temps que je lui consacre, dans leur certitude naïve que ce temps leur serait automatiquement réattribué si je mettais fin à notre relation (c'est cela oui.) Et d'ailleurs même le chat est jaloux et vient régulièrement me coller des coups de pattes quand je passe trop de temps avec lui à son goût.

Bref ça fait longtemps qu'on est ensemble, et là je viens de décider unilatéralement de faire une pause. Trois semaines, et je pars en vacances. Cataclysme affectif!!! La boule au creux de l'estomac est déjà arrivée, alors que je ne suis même pas encore partie, et qu'il est là, à côté de moi, et même qu'il me regarde écrire en attendant que je m'occupe de lui (oui, bon, j'arrive!) Il est pas trop pour: il m'a déjà dit qu'il me couperait les vivres le temps de ma "disparition". Ben tant pis je me débrouillerai avec les sous que j'ai (ça va je pars pas à Hawaii non plus).

Ca n'a pas été une décision facile à prendre, c'est même un déchirement. Mais il reste (il garde l'appart, que les cafards et le basilic ne dépérissent pas trop), je ne lui laisse même pas le chat qui prend son mois de congé à l'autre bout de l'arrondissement, ni l'ordi dont je ne me sépare jamais... Je vois bien qu'il est pas content: il m'a empêché de dormir toute la nuit le salaud (oui j'ai le droit de l'insulter, si vous saviez dans quel état il me met parfois, c'est pas cher payé la vengeance). Il reste. Enfin, j'espère qu'il reste. Je lutte contre la petite voix diabolique qui me dit qu'en trois semaines, il m'oubliera, et qu'il faudra tout recommencer avec un autre.

Je pars.

Salut, le taf.