mercredi 19 novembre 2014

Paroles paroles paroles

Novembre. Les feuilles tombent, les larfeuilles aussi. J'en ai trouvé un par terre, bien garni de tout un tas de cartes vitale, d'identité, bleue et autre passeport que je me suis empressée de revendre au prix fort aux sans papiers de la Goutte d'Or.

(Note aux cognes: je blaaaague. J'ai retrouvé le proprio, rendu le portefeuille, reçu pour ma peine des chocolats très corrects, et expliqué à Gavroche qui voulait au passage soulager l'objet du billet de 20 balles qui y était niché que non, on ne pouvait pas faire croire qu'un pigeon s'était envolé avec. Fallait tout rendre.)

En parlant de Gavroche, j'ai déjà mentionné qu'il était dyslexique mais ai-je sussuré qu'il était également bilingue? Ce sont des choses qui arrivent. (Pas à moi. Moi je me suis cogné, comme vous, "Where is Jenny? Mummy is in the kitchen. Daddy is watching TV in the living-room" et tous les joyeux clichés pas sexistes du tout des manuels d'anglais des années 80. Bref).

L'autre soir à table je lui racontais dans les (très) grande lignes l'histoire de Don Quichotte. (La culture générale des dyslexiques c'est à l'oral ou RIEN). Ah ben c'est pas du tout de ça que je croyais que ça parlait, m'a-t-il rétorqué après un défilé éclair de moulins à vent et autres fausses princesses. Ah bon tu croyais que ça parlait de quoi?
- D'un âne qui se fait tirer dessus par un type et qui meurt.

????


- Ben oui. Don Quichotte.

Donkey shot.

Là, enfin, pour la première fois depuis ces longues années où je maudis le ciel et évoque en vain le nom du Seigneur pour lui expliquer où j'aimerais lui coller mon pied, j'ai compris à quoi servait l'absence totale de rapport à l'écrit de la dyslexie. A coller des orgasmes aux neurones des linguistes (pornographie de niche s'il en est. Mais tout est bon à prendre).

Ca risque de pas être vachement utile dans la vie de Gavroche ce genre de sortie poétique mais foutre que c'était bon.

(Il avait aussi jugé précédemment que les polos low cost, avec le crocodile, c'était pas tellement sa came.)

(Je réalise que juste avec les mots-clés "pornographie" et "orgasme" je suis sûre de remplir mon quota de visiteurs du mois en 24 heures. Et ptête même "niche" aussi.  J'ai pas fait exprès je le jure. Les amateurs de cabrioles canines fourvoyés par mon vocabulaire trompeur et un moteur de recherche peu scrupuleux peuvent toujours se consoler avec ça, autre illustration de la création artistique débridée des années 80:)




PS: Cervantes et Shakespeare sont morts le même jour, de la même année. Cette extraordinaire coïncidence littératuro-banale n'avait à ce jour aucune importance ni aucune incidence sur le cours des planètes, et d'ailleurs tout le monde s'en foutait éperdument sauf moi qui adore ce genre d'info parfaitement inutile. Ben maintenant, ça prend enfin tout son sens. Will, Miguel, on se comprend.