lundi 23 mai 2011

Purée de fraises

Ca y est. Mon cher bailleur, las de recevoir mes lettres hystériques politico-socialo-énervo-protestato-criticatrices vient de céder et de me proposer un AUTRE appartement.

Sachant que mon argument de poids du moment (et j'y tiens), c'est que mes cafards mon HLM serait entre de meilleures mains en étant attribué à une famille aux revenus plus modestes que les miens (je suis traductrice free-lance, je roule sur l'or - comprendre quand je prends trois semaines de vacances mes finances mettent trois mois à s'en remettre, le front populaire se faisant toujours attendre chez nouzautres les travailleurs de la langue, hein les filles), ben on me propose un peu plus petit pour 400 euros de plus... (Qui en veut, de ma mauvaise foi?Gratuit, à la tonne. Parce que 900 euros et des brins d'herbe pour 62m2 ça reste hélas très raisonnable pour Paris. Mais j'aime me vautrer dans ma mauvaise foi, elle sent bon comme un champ de fraises au printemps).

Jusque là dirons-nous pas de souci. 900 euros, je peux, évidemment faudra arrêter l'achat compulsif de chocolat livres de philo sur une base quotidienne mais diantre! Même pas mal.
Perdre quelques mètres carrés, pourquoi pas, tfaçon ma fille est toute mince et Gavroche refuse obstinément de grandir, le chat se déssèche en vieillissant et je viens justement de perdre 769 grammes, je sens que ça vient.

Donc me direz-vous, t'es dans les cartons et c'est la fin de ce si joli blog? (Remarquez dans les ascenseurs des PLS - un gros mot pour dire "immeuble un peu plus cher, donc un peu mieux nettoyé qu'une HLM", ya sûrement des trucs intéressants).
Ben non.

Parce que dans mes incessantes jérémiades épistolaires (et paraît que les timbres vont encore augmenter, je suis mal), yavait aussi écrit très gros et surligné pour faire saigner les yeux "merci de me rapprocher de l'école des enfants siouplaît, le budget semelles ne suit plus".

Alors je m'y connais à peu près autant en géographie que Candy Neige en gode-ceinture (ah vous l'attendiez la référence à DSK? Ben non, elle passera pas par moi), mais je peux affirmer que le nouvel appart il est dans une fourchette comprise je dirais entre trois mille et douze millions de kilomètres de l'école (oui, à Paris aussi, mais même pas dans le 18e tu te rends compte?) (Oui, quand je passe au tutoiement je suis sauvagement émue).

Donc à pied ça va être chiant. En métro ça va être trois changements. En bus ça va être contrariant. Et en voiture ça va être accident (c'est pas juste pour la rime, je vous promets).

Quant au fait que l'appartement soit élégamment niché dans une paradisiaque oasis de calme aux effluves de noix de coco entre les maréchaux et le périph', c'est un détail.

Je récapitule: plus petit. Plus cher. Plus loin. Et quasi avec vue sur le périph'. Ya comme un char d'assaut dans mon champ de fraises.




1 commentaire:

  1. Bonjour,

    si je résume la teneur des articles que je viens de lire (du plus récent jusqu'à celui ci), tout vous est dû?

    Vous payez un loyer dérisoire pour un grand appartement à Paris: beaucoup de gens vendraient leur mère pour avoir cette chance.

    Mais avec le loyer misérable, vous voudriez des ascenseurs en aluminium et verre dépoli comme à la Défense, les peintures refaites annuellement, des voisins de la haute société, un logement à 200m de l'école (proprement inadmissible, que vous soyez si loin de l'école, vous devriez avoir le droit de choisir votre appart' quand même!), un parquet Versailles, du marbre dans la cuisine, des robinets en or dans la salle de bain...

    Vous savez quoi: le parc locatif privé vous tend les bras. Vous pourrez poser vos exigences - quoi que... en fait non. Mais en plus, vous paierez une fortune.

    Alors fermez là, et payez votre petit loyer bien confortable. Pendant ce temps, je paye 800 euros pour 18m2 dans le privé.

    A bon entendeur...

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