jeudi 7 janvier 2010

Le STH elle aime

Le STH (Service Technique de l'Habitat) est passé à ma demande, sous la forme d'un charmant inspecteur, pour mettre le nez sur mes murs et sniffer quelques champignons. Il en a déduit que oh la la, non seulement c'est dans un état pitoyable (qu'il soit béni jusqu'à la douzième génération) mais qu'en outre l'origine du problème des champignons est aussi mystérieuse qu'inexplicable (rejoignant ainsi l'opinion d'un plombier de passage - mais pas celle de mon gérant le libre-penseur, pour qui "c'est peut-être pas des champignons." En effet, c'est peut-être, je sais pas moi, du goudron? Qu'on me trouve des plumes, je lui fais un dessin.)

Soit dit en passant ce monsieur était fort charmant et ne s'est pas formalisé le moins du monde quand Gavroche lui a balancé "Bonjour Monsieur, oh on dirait un Chinois" sur quoi Cosette a renchéri pour défendre son frère à qui je faisais une grimace de désapprobation (en même temps qu'un pitoyable sourire d'excuse à Monsieur STH, le résultat devait être assez effrayant, avec le recul): "C'est vrai, il les reconnait bien, à cause des yeux."

Comme disait feu Jacques M., les enfants sont formidables.

Conséquence, le STH va envoyer une mise en demeure à Paris Habitat pour remettre en état (et croyez-moi ya du boulot, et ça risque d'être très rigolo quand il faudra empiler tous les meubles de la maison, le chat et les enfants dans le cagibi de 3m2 pour refaire toutes les peintures. Oui, le cagibi est le seul et unique endroit de l'appartement où la peinture ne tombe pas comme la dignité dans un clip de l'UMP. A moins que ce ne soit parce que le niveau de bordel qui y règne empêche de voir les murs? Je dis pas.)

Si la mise à demeure fait effet (dans l'hypothèse où elle ne soit pas adressée à un demeuré, je ne vise personne, c'est juste histoire de faire un bon (?) mot...), j'en profiterai pour faire repeindre tout l'appartement en rose et jaune.

Si elle reste lettre morte (situation de l'extrême! Mais osons repousser les bornes de l'imagination!) alors le STH portera l'affaire devant le tribunal (de police m'a-t-on dit, j'attends confirmation).

Entre temps, plongée en méditation devant les couches de peintures successives parsemant le sol de ma chambre à coucher, j'ai réalisé avec une stupéfaction teintée de découragement que le diagnostic plomb qui m'avait été fourni à l'entrée dans l'appartement ne concernait sûrement que la dernière couche de peinture étalée à la hâte et qui, dans de nombreuses pièces, ne sera bientôt plus qu'un souvenir. Et que dans le mille-feuille bariolé caché dessous (à une époque historiquement proche sans doute de la mort de Jeanne d'Arc, des locataires avaient peint le mur de ce qui est ma chambre aujourd'hui en vert bien foncé), il yavait peut-être assez de plomb pour remplir la carabine que doit sans doute briquer avec amour la mégère raciste du fond du couloir, au cas où des étrangers viendraient mettre à mal son identité nationale.

1 commentaire:

  1. Sans rire, il est mort Jacques M.....Dang, pourquoi on me dit jamais rien à moi...

    RépondreSupprimer