dimanche 4 octobre 2015

Riri, Gigi, Leduc et les autres

Troisième épisode des palpitantes aventures de Oui-Oui au pays des queutards Rigoletto et sa fille Gilda.

Alors là, on est donc avec Rigoletto qui a, dans l'ordre:
- fait le con chez le duc
- récolté une malédiction qui a fâché tous les courtisans qui ont un peu pris ça pour eux (courtisans qui, soit dit en passant, croient que la jolie blonde est sa maîtresse alors que pas du tout)
-rencontré un tueur à gages venu de nulle part qui lui a filé ses coordonnées au cas où
- dégoisé sur son job qu'est pas facile-facile, parce que bosser pour un bellâtre friqué et fou du cul quand on est moche et bossu c'est pas une sinécure
- papoté avec sa fille pubère de la mama qui fait des pastas au ciel et des randonnées échevelées de la gamine (maison-église-maison)
- recommandé à la bonne (Giovanna) de bien surveiller la môme parce qu'on ne sait jamais, les hormones ça vous les rend toutes fofolles, les ados.

C'est bon, là, on a perdu personne?

Alors maintenant, Rigoletto part vaquer à ses occupations de bouffon (chez Verdi c'est pas une insulte, c'est un métier), et Gilda en profite pour dire à Giovanna que hum, ya quand même un ptit truc qui la travaille: le beau gosse qui la suit quand elle va à l'église. Elle l'aime.
(Normal. Moi l'autre jour ya un gars qui m'a suivie jusqu'au Franprix, ben j'attend plus qu'une chose c'est qu'il me demande en mariage et qu'il me colle deux gosses. Non, on s'est pas parlé, pourquoi faire? Il avait de belles mains. A mon avis, pour cimenter un couple sur la durée, ça et le fait de connaître le chemin du Franprix, c'est plus que suffisant).

Et là justement BIM! Qui était derrière un arbre en train d'épier Rigoletto et sa fille????????

Le beau jeune homme!

Qui n'est autre que Leduc, notre priapique de service, qui se jette éploré aux pieds de la belle (après avoir chassé la bonne) on lui confessant son amoûûûûr avec un grand Q.

(Bon là on a l'impression qu'on atteint le sommet du cucul. Et ben c'est là qu'il est fort Verdi: c'est beau. C'est plus que beau.)

La blondinette fait sa farouche au moins douze secondes avant de craquer et de lui faire entrevoir un bon ptit paquet de délices à venir mais oh! vite! Déguerpissez! J'entends qu'on vient!

Le gars se tire tout content en se disant qu'il a déjà fait la moitié du boulot et qu'elle est à point la donzelle. Et avant de partir il lui donne un faux nom à la gomme (Gualtier Maldè, genre le nom qui n'existe carrément pas, pourquoi pas Patapon Riboudu, mais bon qui suis-je pour juger hein) et il lui dit qu'il est étudiant. Et pauvre. Ben voyons.

(Enfin quitte à s'inventer un nom sexy il aurait pu faire un effort). (Bref).

Alors là, ça se complique un tout petit peu (mais pas trop, partez pas).

Les courtisans ont décidé de faire chier Rigoletto, qui les leur brise. Donc dans la série blague de régiment, ils décident d'enlever sa meuf (qui est sa fille en réalité, mais ils ne le savent pas. Parenthèse: c'est bien les nobles, ça. Ils passent leur journée ensemble, ils bossent, bouffent, jouent, baisent tous ensemble, et yen a pas eu UN pour demander au gars "au fait t'es marié, t'as des gosses, un chien, c'est quoi la marque de ta bagnole?" Non, pas la moindre curiosité pour la vie des autres. Et après on s'étonne qu'il y ait eu la révolution. Fin de la parenthèse).

Et c'est là que c'est tordu: ils croisent Rigoletto et lui disent qu'ils vont enlever la maîtresse (enfin une des maîtresses) de Leduc, et que ça va être drôlement rigolo (fatalement....) Et ils lui font TENIR L'ÉCHELLE! Ils lui bandent les yeux (c'est plus marrant) et ils enlèvent sa fille sous son nez...

Les courtisans se tirent en courant, et là le bouffon comprend qu'il y a un loup; il se rue chez lui: misère!!! La gamine a disparu!!!! Là il se dit que merde, la malédiction c'était pas du boudin alors, il a vraiment chopé la scoumoune....

On passe au deuxième acte (oui c'est long un opéra. Faites un effort).

On est chez Leduc qui l'a sacrément mauvaise. Il a pas trouvé Gilda et il fulmine: on lui a piqué sa meuf. Ya rien de pire pour exciter un gars que de le priver de son jouet si près du but. Il y était presque!!!!

A ce moment-là, les courtisans lèche-cul débarquent et fous de joie, racontent en jubilant le bon tour qu'ils ont joué à Rigoletto: ils lui ont piqué sa nénette, sous son nez, le con!
Mais où elle est ???demande Leduc qui reprend soudain des couleurs et qui sent son flux sanguin prendre une direction que je qualifierais de médiane.
Ben là, on l'a rangée dans ton pieu, en gros, répondent les vipères.

Inutile de vous dire que le duc, en moins de deux secondes, il est plus là. Une pensée émue pour la vierge effarouchée dans la chambre d'à côté qui va probablement connaître l'amour charnel et la fissure vaginale le même jour (ya une ptite mycose avec, je vous la mets?) vu comment le gars il en peut plus.

Comme on peut pas rester deux secondes sans qu'il se passe quelque chose, là Rigoletto débarque. Et c'est plus le même homme.  Autant les courtisans rigolent, autant lui se désole. Il n'est plus que l'ombre de lui-même et ne rigole plus du tout. Il s'écroule par terre comme une merde, pleure qu'il a perdu ce qu'il aimait le plus au monde, sa seule raison de vivre, qu'il veut qu'on la lui rende. C'est bon, Rigoletto, arrête de nous les briser, une de perdue dix de retrouvées rétorquent les affreux. Mais rendez-moi ma fille! hurle le père désespéré. Là il jette un sacré froid. Ah merde, c'était sa fille, on a peut-être fait une connerie quand même.

Et là Rigoletto parvient à faire un tour de force, en incarnant à la fois par son chant toute l'ignominie d'un homme qui se traîne plus bas que terre et abdique toute sa dignité, toute, en implorant chaque courtisan: pardon, pitié, pitié, rendez-la moi, rendez-moi mon enfant, et en touchant de son timbre le fond du coeur de toutes les oreilles qui l'entendent dans une transcendance de l'amour paternel (mais je m'égare).

Et les courtisans s'en foutent, zont pas de coeur ces gens-là. Ils l'ignorent superbement. Crève charogne, t'avais qu'à pas nous éclabousser avec ta malédiction à la con.

Là:



Et là pif! Gilda sort de la la chambre de Leduc. Ouf, soulagement de Rigoletto, alors c'était une blague, hein, dites, c'était pour rire. Mais sa fille tire une drôle de gueule. Ca va pas ma chérie? Ben, euh, répond la gamine, c'est-à-dire que la garantie va plus tellement marcher, j'ai un peu honte de le dire devant tout le monde mais Leduc m'a décapsulée.

Entracte.

(Pas en vrai, juste pour vous).
(Je vous rassure, ça va mal finir).
Bisous.



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