samedi 4 juin 2011

Tout le monde dit I love you

Je suis à la campagne. Râââââ. C'est aussi plein de petites bêtes de tout poil, mais curieusement je les supporte bien mieux que dans mon HLM, pour toutes sortes de raisons.

D'abord, là elles sont chez elles. J'ai beau éprouver une haine tenace, irrationnelle et exterminatrice à l'égard des bestioles, je dois reconnaître qu'elles ont un territoire à elles et que bon, si chacun reste chez soi après tout pourquoi pas. C'est pour ça que je ne les tue presque pas à la campagne (sauf les moustiques mais allez-y, osez prendre la défense de ces salopes suceuses de sang. Ha. Et les araignées mais c'est pas pareil, c'est prouvé scientifiquement que si elles vous piquent après vous devenez sinistré du justaucorps et que vous vous mettez à lancer des fils avec les mains et à porter une cagoule. Ce qui est dorénavant interdit en France, soit dit en passant.) Mais évidemment quand elles décrètent l'Anschluss et qu'elles se mettent à envahir la Pologne la cuisine, c'est de la légitime défense de les dézinguer au bazooka. Je trouve.

Ensuite la campagne, contrairement à ma cuisine, c'est grand. Donc si ya une bête ici, je peux aller là, et pas la voir. Chez moi c'est moins évident (chez moi si ya un cafard ici et que donc je choisis de courir là, j'ai de grandes chances de tomber derechef sur un autre cafard. Et du coup je vais où moi? Hein? Oui, à la campagne).

Enfin (notez les années d'études, texte en trois partie, d'abord, ensuite, enfin bac plus nonante pour en arriver là), la campagne j'y habite pas (manquerait plus que ça: et j'irais où en vacances?) donc je m'en fous c'est chez les autres. Elles peuvent grouiller les bêtes. Même pas mal. Chez moi yen a pas yen a moins.

Tout ça pour raconter une anecdote du plus grand intérêt. Dans la salle de bain de la campagne, donc, je me suis lavé les mains (car la campagne c'est assez salissant, ya de la terre partout) et reposé le savon dans le porte-savon. A ce moment là un CAFARD (oui) a surgi de nulle part (ou de derrière la vasque) et s'est PRÉCIPITÉ vers moi. En courant. Comme un fou. J'ai cru qu'il allait me sauter au cou, d'ailleurs je crois bien qu'il a crié "maman!" à un moment. Il a dérapé sur le porte-savon glissant et pof, il s'est retrouvé sur le dos, a battu l'air de ses ptites pattes dégueulasses, plein plein plein de fois et bing, il est mort.

Il-est-mort. En courant vers moi.

Ils me suivent.

Ils m'aiment.

Ils ne me lâcheront jamais, où que j'aille.

Dans le porte savon aux effluves de lavandes, un macchabée aux antennes encore tièdes commence sa lente décomposition, un sourire béat et amoureux aux lèvres. Kafka n'a qu'à bien se tenir.


5 commentaires:

  1. Personnellement je me poserais des questions sur ton savon...

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  2. "Il est mort en courant vers moi" : j'imagine sans peine le traumatisme pour vous. J'espère que le temps apaisera ce souvenir douloureux.

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  3. Méfiance: si tu prends un cafard pour un de tes enfants ("maman!") ce n'est pas encore trop grave (je ne sais pas s'ils aiment qu'on leur raconte des histoires...)mais je crains ce qui risque de se produire si tu prends un jour tes enfants pour des cafards!

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  4. Quibé: c'est du savon de la campagne. Avec des vrais morceaux de José Bové dedans.

    Paul: Merci. Le travail de deuil ne fait que commencer. Je sens que ça va être dur.

    Boris: Ca sent le vécu... Heureusement je ne suis pas obligée de leur faire rentrer de l'éco dans la tête, moi, avant de les écrabouiller... :)

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  5. "Avec des vrais morceaux de José Bové dedans.", coté moustache ou bien?

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