Après la jupe trop courte ou
trop longue,
voici un nouveau moyen de reprocher leur apparence aux collégiennes: la couleur
des cheveux.
Tina, élève de 3e
d’un collège du Var, a été exclue de son établissement parce qu’elle avait teint ses cheveux en bleu. Elle n’a
eu le droit de retourner en classe... qu’avec une perruque.
«Si nous acceptions une telle originalité, nous
ouvririons la porte à un effet boule de neige que nous ne pourrions plus
maîtriser» a justifié la proviseure.
Et comment la blâmer? Imaginez le cataclysme, si tous les collégiens décidaient
de se teindre les cheveux en bleu (ou en rose)! Les conséquences seraient catastrophiques:
ils auraient tous... euh, eh bien, les cheveux bleus ou roses (ce qui ne serait
plus du tout original, pour le coup.)
Pour cette cheffe d’établissement,
arborer à 15 ans une tignasse d’une couleur improbable est donc une bien
plus grande originalité que d’obliger une adolescente non alopécique à se
coller des cheveux qui ne lui appartiennent pas par-dessus les siens pour avoir
le droit d’étudier.
On cherche le rapport. Tout
comme dans le cas de cette proviseure–adjointe d’un collège du 18e
arrondissement qui estime, elle aussi, que les cheveux teints (en vert) «ce n’est pas une tenue pour travailler»,
on doit donc en conclure que la couleur de la chevelure a une incidence directe
sur les facultés cognitives. Ça doit être écrit en tout petit sur les boîtes de
teinture: «Effets secondaires: troubles des apprentissages, originalité, effet
boule de neige, risque de ratage du brevet des collège.»
Ou alors, on peut déduire
qu’encore une fois, on refuse à une femme le droit de décider à quoi doit
ressembler son corps sous prétexte de ne pas perturber les convenances et
l’ordre social. Qu’il convient de cacher l’expression de la liberté féminine
qui n’a pas à se manifester hors des sentiers battus. Ce message sexiste vous
est gracieusement délivré par les représentants de l’éducation nationale.
L’incident rappelle le film Diabolo Menthe, de Diane Kurys, où une
collégienne est débarbouillée de force par sa professeure parce qu’elle a osé porter
du rouge à lèvres. La scène se déroule en 1963. Un demi-siècle plus tard,
quelle réponse apporter au même genre de censure?
Yaurait bien ça, par exemple....