(Si vous changez deux ou trois lettres à cette phrase, ça fait "je suis tellement dans la dèche que je vais partir en vacances de 17h à 18h30 le 15 août, probablement dans l'Intermarché climatisé du boulevard Ornano".)
En ce moment je traduis un livre (et j'arrose des plantes et je nourris des chats -- je m'entraîne à être vieille et seule, quoi) sur un film de de Palma. Du coup j'ai dû regarder ce film qui a tout un tas de mérites et un bon paquet de ressorts comiques parfaitement involontaires. Je l'ai visionné juste avant de finir de bricoler dans la chambre de Gavroche avant son retour de vacances (= poser des étagères. Avec une perceuse. A percussion. Alors que ça devrait être interdit de me mettre ce genre d'outil entre les mains, déjà quand on me donne une cuillère je me coupe).
Dans ce film il y a une jeune femme très très belle qui se fait suivre par un bon paquet de vicelards (bon ils sont deux. Mais comme disait Brassens le pluriel ne vaut rien à l'homme, et comme disait moi il vaut pas grand chose à la femme surtout si elle n'est pas consentante). Yen a un des deux qui veut sa peau. Et pour lui prouver, il essaie de la tuer avec ça:
Oui, voilà, donc une perceuse GÉANTE avec une GROSSE mèche (pas du tout phallique non non) et il lui met des ptits coups, hop un ptit coup dans le ventre, et hop un ptit coup dans le dos, jusqu'à ce que finalement il la fasse tomber par terre et là
(Ma fille lit ce blog. Ma chérie s'il te plaît arrête de lire et regarde plutôt ça.)
(Oui je sais, ma fille a 14 ans et c'est peut-être un peu tôt pour lui faire découvrir ces histoires de lapins mais un jour il faut se colleter avec la réalité).
il lui transperce le ventre et emporté par son enthousiasme il transperce aussi le plancher, à la grande joie du deuxième vicelard occupé à se faire bouffer par un chien à l'étage du dessous qui voit la mèche de la perceuse traverser le plafond et une douche de sang tomber à deux mètres de sa tronche (évidemment il était amoureux de la fille au trou, ce qui ne fait que rendre la situation plus cruelle) (d'un autre côté c'est un peu le plus grand looseur de l'année donc on a du mal à s'apitoyer).
Bref ça aurait été un film pioché au hasard j'aurais arrêté dès le premier chatouillis à coup de perceuse mais là je DEVAIS regarder, j'ai donc tout vu, un coussin serré sur le ventre, en hurlant encore plus fort que la fille trucidée (et les filles trucidées des années 80 elles criaient fort).
Ensuite c'était fini, le héros-looseur avait un sursaut de lucidité et comprenait qu'on s'était foutu de sa gueule, et trois ou quatre incohérences plus tard (le méchant tue une autre fille qui se réveille au bord de sa tombe puis se rendort dans sa tombe puis se réveille quand le gentil lui tombe dessus et croit que c'est lui le méchant mais heureusement le chien du méchant saute sur le méchant alors que c'est son maître et qu'il y a un quart d'heure il voulait bouffer le gentil et tout finit par des chansons) (bon ça a l'air nul comme ça mais c'est pas mal dans l'ensemble, notamment parce que ça parle aussi beaucoup de sexe et de masturbation féminine ce qui est extrêmement rare dans le cinéma américain de l'époque--même si évidemment c'est vu uniquement sous l'angle du voyeurisme par un spectateur masculin, faut pas déconner avec ça), trois ou quatre incohérences plus tard donc (cette phrase est beaucoup trop longue) il se tape enfin la blonde.
Et moi je peux finir de bricoler dans la chambre de Gavroche. À la perceuse.
Et incidemment, tant qu'à baigner dans une marre de sang et puisqu'on ne se lasse pas de parler de règles, j'ai l'habitude de regretter que les pubs pour protections féminines soient connes et utilisent du liquide bleu, tout ça.
Et puis j'ai vu cette pub, et je me suis dit que finalement, c'était ptête mieux qu'on reste un peu sur le liquide bleu et les nénettes à qui le dérèglement hormonal donne des envies incoercibles de danser en justaucorps blancs sur la plage et de caresser des chats, plutôt que d'utiliser les règles pour humilier encore un peu plus les femmes et leur montrer à quel point leur corps est dégueulasse:
Ce post parfaitement aléatoire vous est offert par Intermarché et l'association des amis des parenthèses.